Réduction des coûts, obligations réglementaires : comment aborder la transition énergétique avec méthode et lucidité.
1. Introduction : un tournant énergétique structurant pour les acteurs économiques
La transition énergétique s’impose aujourd’hui comme un enjeu central, aussi bien environnemental qu’économique. Pour les entreprises, collectivités et gestionnaires de patrimoine tertiaire, il ne s’agit plus seulement de limiter leur empreinte carbone, mais aussi de faire face à une hausse continue des coûts énergétiques, couplée à une réglementation de plus en plus structurée.
Le Décret Tertiaire, entré en vigueur en 2019 dans le cadre de la loi ELAN, impose une réduction progressive des consommations énergétiques des bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² : -40 % d’ici 2030, -50 % d’ici 2040 et -60 % d’ici 2050.
Ces objectifs de performance ne peuvent être atteints sans une compréhension fine des flux d’énergie, et une capacité d’action concrète sur le terrain. Cela implique de croiser les enjeux réglementaires, économiques et opérationnels dans une approche globale.
2. Mieux comprendre les composantes d’une facture énergétique
La facture d’énergie repose sur trois piliers : la fourniture (kWh consommés), l’acheminement (notamment via le TURPE) et les taxes (CSPE, TVA, etc.).
Ces composantes sont souvent perçues comme figées, alors qu’elles offrent pourtant des marges d’optimisation importantes. Un bon ajustement de la puissance souscrite, un choix tarifaire (FTA) adapté, ou encore une vérification d’éligibilité à des exonérations fiscales peuvent avoir un impact immédiat sur les coûts.
À titre d’exemple, une simple réduction de puissance souscrite de 500 à 447 kVA peut générer une économie de 830 €/an.
Cependant, ces leviers nécessitent un suivi précis, fondé sur des données fiables. Dans un contexte de hausses tarifaires prévues en 2025 (+7,7 % sur le TURPE, hausse de la CSPE), le pilotage devient une compétence stratégique.
3. Anticiper les évolutions réglementaires pour éviter les surcoûts
2025 marquera la fin de plusieurs dispositifs d’amortissement instaurés pendant la crise énergétique. À partir du 1er février 2025, le bouclier tarifaire, les amortisseurs et les tarifs réduits seront levés, impactant directement les structures exposées.
Par ailleurs, le TURPE 7 (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) entrera en vigueur avec une première revalorisation, suivie d’un gel jusqu’en août 2026. Côté taxes, la CSPE augmentera significativement, atteignant 33,70 €/MWh pour les petits consommateurs.
Dans ce contexte, les décisions prises aujourd’hui conditionnent la résilience économique de demain.
Les stratégies d’achat d’énergie doivent évoluer. Privilégier des approvisionnements anticipés, éviter les achats spot et se fixer des seuils de prix-cible sont devenus des pratiques à intégrer.
4. Des outils numériques pour éclairer les décisions
La transition énergétique ne se pilote plus à l’aveugle. Pour ajuster ses puissances souscrites, suivre sa consommation en temps réel ou encore anticiper ses obligations réglementaires, les outils de pilotage énergétique deviennent incontournables.
Un système EMS (Energy Management System) permet par exemple :
- d’agréger les données multi-sites,de visualiser les courbes de charge,
- de repérer les anomalies ou dérives,
- et d’automatiser la déclaration sur OPERAT pour le Décret Tertiaire.
Ces plateformes sont un appui technique, mais aussi décisionnel.
Certaines solutions intègrent même les données météorologiques, contractuelles et de facturation, pour apporter une lecture complète de la performance énergétique d’un site ou d’un périmètre.
5. L’enjeu : structurer l’accompagnement au-delà de la fourniture
La réponse aux défis énergétiques ne peut pas reposer uniquement sur la technologie. L’accompagnement humain, l’adaptation aux contextes locaux et la transparence des échanges sont tout aussi déterminants.
Le partenariat entre un fournisseur d’énergie et un éditeur de plateforme de pilotage peut, dans ce cadre, constituer un levier de transformation. C’est l’approche portée par certains acteurs comme Proxelia et Energisme, qui conjuguent :
- Fourniture sur mesure, adaptée aux usages réels et au profil de consommation ;
- Outils de suivi, pour détecter les surconsommations, les fuites et les optimisations tarifaires ;
- Accompagnement technique, pour cadrer les obligations du décret tertiaire ou les stratégies de long terme.
Ce type de collaboration illustre un modèle reproductible, adaptable à d’autres fournisseurs et territoires.
6. Conclusion : vers une approche intégrée et collaborative de l’énergie
Réduire ses consommations énergétiques, se mettre en conformité réglementaire et contenir ses coûts est devenu un enjeu multidimensionnel. Cela dépasse largement la simple négociation de contrat ou le suivi d’un compteur.
L’enjeu est désormais d’outiller les structures pour qu’elles deviennent autonomes, pilotent leurs usages et prennent des décisions informées. C’est dans cette logique que doivent s’inscrire les partenariats entre fournisseurs, éditeurs de solutions technologiques et clients finaux.
L’objectif n’est pas seulement de réagir aux contraintes, mais d’anticiper, de structurer, et d’optimiser sur le long terme.
Cette approche ouverte, centrée sur les données et le dialogue, ouvre la voie à de nouvelles collaborations énergétiques, efficaces et durables.