Hausse du prix de l’électricité : quelles solutions pour y faire face ?

Le prix de l’électricité augmente en France. Le 19 janvier  le ministre de l’Économie a souligné les dangers d’une hausse des tarifs de l’énergie. 

Le gouvernement prend des mesures pour limiter l’impact de cette augmentation sur les consommateurs : bouclier tarifaire, vente à bas prix de l’électricité par EDF et plus récemment baisse des taxes sur l’électricité.

Mais l’augmentation est réelle et, à terme, ses conséquences peuvent être funestes. 

Pourquoi les tarifs augmentent-il de la sorte ? Et surtout, de quels moyens disposons-nous pour annuler ou limiter cette hausse des prix ?

Pourquoi le prix de l’électricité est-il en hausse ?

Depuis plusieurs années, les économistes de l’énergie prévoyaient une baisse générale du prix de l’énergie en s’appuyant sur :

  • le développement des énergies renouvelables (en oubliant les infrastructures nécessaires d’adaptation des réseaux)
  • le développement du gaz de schiste (en déniant son impact écologique et son absence d’acceptabilité)
  • et, enfin, sur une baisse générale des activités industrielles entraînant une baisse des consommations d’énergie et donc une baisse des prix. 

Force est de constater que nous n’en sommes pas là, et le prix de l’énergie est bien à la hausse et semble-t-il de façon durable.

Les raisons de cette hausse des prix sont multiples. Elles résident notamment dans :

  • La hausse des prix du CO2 et du gaz provenant entre autres de l’instabilité et des tensions politiques et militaires au Moyen-Orient et en Ukraine,
  • L’écrêtement de l’ARENH (accès régulé à l’électricité nucléaire historique) à 100TWH puis à 120 TWH forçant les opérateurs alternatifs qui en demandaient 160TWh à se couvrir massivement sur le marché de gros pour compenser les volumes non attribués,
  • Les opérations de maintenance sur une grande partie du parc nucléaire français

En moyenne sur le mois de janvier et sur EPEX on est encore à près de 260€ le MWh (en ayant franchi ces derniers jours le cap de 300 MWH) en comparaison des 42 MWH de l’ARENH et d’une fluctuation moyenne sur EPEX entre 60 et 100€ le MWH les années précédentes.

L’impact de la hausse des prix sur les consommateurs

Les entreprises électro-intensives qui ne se sont pas couvertes ou qui ne disposent pas de contrat à prix ferme sont gravement impactées par cette évolution des tarifs.

Les autres entreprises ne seront impactées qu’au renouvellement de leur contrat de fourniture. 

Pour les particuliers, un « bouclier tarifaire » permet de bloquer la hausse à 4% du tarif réglementé de vente de l’électricité en 2022. Celui-ci devait « éviter » une hausse réelle de 12%, la différence étant prise en charge par l’Etat avec un coût estimé de 10 milliards. 

Pour tenir cet engagement, le gouvernement a prévu de :

  • Augmenter les ventes à prix réduit de la production d’EDF aux autres fournisseurs
  • Baisser les taxes, en réduisant en particulier la contribution au service public de l’électricité

Le « Quoi qu’il en coûte » pourra-t-il affronter la forte hausse des tarifs observée ces dernières semaines ?

Si cette augmentation du prix de l’électricité ne sera pas visible immédiatement sur les factures des Français, grâce au dispositif mis en place par le gouvernement, ils risquent cependant d’en pâtir à terme.

Au mois de septembre, pour faire face à la flambée des prix de l’énergie, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé ce « bouclier tarifaire ». Le gouvernement prévoyait alors, selon les estimations des experts, une hausse de 12% du tarif en février 2022. Cependant, selon leurs dernières données, l’augmentation serait plutôt de l’ordre de 45%.

Ainsi, le gouvernement, qui devra compenser la différence de prix entre celui qui sera proposé aux Français, limité à 4% d’augmentation, et le prix réel de vente, risque de voir sa facture s’alourdir de dix milliards d’euros pour les finances publiques, soit bien plus que ce qui était prévu.

La hausse des prix de l’électricité est-elle durable ?

Bien malin qui peut répondre à cette question mais force est de constater que les causes qui ont provoqué la hausse des prix de l’électricité perdureront :

  • les centrales nucléaires sont de plus en plus vieillissantes ;
  • les réseaux de transport et de distribution datent majoritairement de l’époque des centrales nucléaires, époque à laquelle la notion de smart grid était inexistante ;
  • nous avons peu de chance de vivre dans un environnement géopolitique qui se stabilise ;
  • et, même si nous connaissions une reprise économique forte, celle-ci serait également facteur d’augmentation du prix de l’électricité.

Quelles solutions pour juguler la hausse des prix ?

En l’état, il n’existe aucune solution unique pour limiter la hausse des prix de l’électricité.

La réponse réside plutôt dans la mise en œuvre conjointe d’un ensemble de solutions dont les plus vertueuses sont :

  • le développement des énergies renouvelables (EnR)
  • la recherche de la sobriété énergétique
  • la réduction des énergies fatales.

Développer les énergies renouvelables

En matière d’EnR, le 14 décembre dernier dans une interview à la Tribune, le Président de la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) déclarait que si la France avait suivi la feuille de route telle que prévue il y a deux ans, le pays disposerait de 3 gigawatts supplémentaires et ne connaîtrait pas cette crise énergétique. 

On peut ajouter que RTE, dans son dernier rapport, souligne la nécessité d’avoir un parc installé entre 22 et 62 GW d’ici 2050. Selon l’AIE, ce sont 4800 GW d’EnR à travers le monde qui seront installés d’ici à 2026, soit la capacité totale des énergies fossiles et nucléaires.

Les ENR étant toutes intermittentes, un développement du numérique doit y être associé afin d’anticiper cette intermittence et d’avoir une congruence optimale entre les productions et les besoins de consommation.

Renforcer la sobriété énergétique

La sobriété énergétique est un élément essentiel et largement atteignable. 

Mettons de côté la lutte contre le gaspillage (bâtiments chauffés le week-end ou la nuit sous le prétexte douteux que l’on consommerait plus en le réchauffant le lendemain matin, bâtiments entièrement éclairés alors que juste une petite partie des surfaces est utilisée, …). 

Estimons simplement le potentiel d’énergie à économiser en tenant compte de l’objectif du décret tertiaire qui vise une réduction de 40% des consommations d’énergie à horizon 2030 et 60% à fin 2060. Le secteur bâtimentaire représentant à lui tout seul 44% de l’énergie finale totale utilisée en France, on voit bien l’importance des marges de progression. 

Les apports du numérique permettent de créer des typologies de consommations, de comparer le fonctionnement de chacun des éléments à l’intérieur de leur typologie, connaître ainsi les améliorations possibles et leur profondeur atteignable. Le numérique permet également de mesurer, suivre et vérifier les réelles économies d’énergies et non pas d’essayer de les approcher avec des règles de trois hasardeuses.

Réduire les énergies fatales

L’énergie fatale est l’énergie produite mais non utilisée. Elle peut à la fois provenir de systèmes EnR produisant de l’électricité (présence de vent ou d’ensoleillement) non évacuée (pour le On-Grid) ou non utilisée (pour le Off-Grid).

Les réseaux de transport et de distribution vont de plus en plus être perturbés par le développement massif des ENR mais aussi par les opérations d’effacement et d’agrégation. Certes il existe à ce jour des logiciels de demand/response mais ceux-ci devront évoluer fortement en intégrant du calcul quantique et nous voyons là l’importance grandissante du numérique.

Une très grande source d’énergie fatale vient surtout des installations de production de chaud ou de froid et pour lesquels un excédent de production pourrait être réutilisé soit avec un échangeur de chaleur soit avec un ORC. 

Ici encore le numérique permet d’optimiser ces systèmes avec les cycles de production et au-delà de ce que permettent les automates, ceux-ci n’ayant qu’une vision locale. 

A ces énergies fatales doivent s’ajouter tous les mécanismes d’effacement et d’agrégation qui sont autant de mécanismes pour déplacer les consommations dans le temps et ainsi limiter les effets de pointe.

Nous le voyons bien : la gestion des flux d’énergie, pour gérer la congruence production /consommation ou simplement pour économiser cette énergie ne pourra être correctement effectuée que par un très fort développement du numérique, de la digitalisation des process.

Nous venons de voir pourquoi le numérique doit être au cœur de la gestion de l’énergie, de sa production à sa consommation en passant par son transport et sa distribution.

Mais qu’est-ce que le numérique et quelles sont les conditions de son efficacité ?

Après le « pourquoi le numérique » nous développerons dans un prochain article les caractéristiques d’une digitalisation efficace.

Vous souhaitez prévenir la hausse des prix de l’énergie grâce à une solution optimisant votre performance énergétique ? 

 

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