L’optimisation des performances énergétiques définit les bonnes pratiques en rapport avec l’utilisation ou non de l’énergie. Le but d’un tel processus est de récolter le maximum d’avantages pour l’entreprise, pour la société et pour l’environnement.

En effet, les entreprises consomment une grande quantité d’énergie pour fonctionner. En France, cela représente un cinquième de la consommation finale. Elles contribuent ainsi à la croissance économique de leur ville, mais sont également les principales responsables des émissions de gaz carbonique dans l’atmosphère.

L’objectif de l’optimisation des performances énergétiques est donc d’avoir des procédés et installations qui consomment moins, mais qui fonctionnent mieux grâce à une meilleure exploitation de l’énergie consommée. 

Concrètement, une exploitation énergétique efficace permet d’avoir le même service tout en utilisant moins d’énergie. Dans cet article, nous vous présentons les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour optimiser la performance énergétique de votre ville.

1. Optimisation technologique

L’optimisation technologique est la première étape pour avoir une Smart City énergiquement performante. Vous devez faire un bilan énergétique pour déterminer les technologies innovantes de production, de stockage et d’utilisation de l’énergie les plus adaptées à vos besoins. 

Par exemple, la boucle d’eau peut vous aider à réduire la consommation en énergie de votre bâtiment de 40 % grâce à l’économie circulaire. Un éclairage DEL permet de réduire de 75 % la consommation d’électricité par rapport à un éclairage incandescent. 

Vous pouvez également combiner une technologie d’éclairage efficace à des équipements CVC (chauffage, ventilation et climatisation) sophistiqués et des systèmes de commandes polyvalentes pour améliorer la performance énergétique globale de vos bâtiments. 

Cette façon de procéder comporte de nombreux avantages :

• L’augmentation de l’efficacité énergétique
• Un plus grand confort 
• La possibilité de coupler les sources d’énergies conventionnelles à des sources d’énergie renouvelable
• Des économies sur les factures

2. Optimisation numérique / utilisation de la data

L’optimisation numérique repose sur l’utilisation de dispositifs d’optimisation, de capteurs et d’échanges d’informations intégrés aux services et aux structures habituelles. Vous devez vous mettre à jour et/ou acquérir des outils théoriques de pointe en matière d’optimisation numérique et science de données. 

Les innovations numériques et technologiques en matière d’objets connectés et d’outils de stockage et de traitement de données vous faciliteront la tâche. Ces outils permettent de disposer des informations en temps réel pour le suivi de flux et toutes sortes de situations. Vous pouvez par exemple cerner les économies d’énergie en utilisant les métadonnées.

Vous pouvez également utiliser des suites de logiciels comme Struxureware Demand Side Operation pour collecter des données en temps réel sur les prévisions météorologiques. Cela vous permet notamment de prédire les besoins de consommation énergétique afin d’adapter les moyens de production et de stockage.

3. Optimisations économiques et juridiques 

Les innovations économiques et juridiques favorisent le développement de nouveaux modèles économiques pour optimiser les performances énergétiques de la ville. Elles facilitent également l’intégration de nouvelles fonctions urbaines.

C’est le cas des Systèmes de Marketing de l’Energie (SME) qui visent à développer la consommation locale. Vous pouvez par exemple produire votre propre énergie pour l’autoconsommation et réduire ainsi le coût de l’énergie. Mais pour cela, vous devez vous conformer aux normes juridiques.

S’il y a lieu de réaliser des travaux de rénovation énergétique, alors vous devez mettre en place un contrat de performances énergétiques (CPE). Cela permettra au maître d’ouvrage de fiabiliser les économies d’énergie qui seront réalisées dans le cadre des travaux. Vous aurez ainsi la garantie d’un certain niveau de performances énergétiques sur une durée fixée.

4. Optimisation en matière de gouvernance 

L’optimisation de la performance énergétique d’une ville passe aussi par la mise en place de structures de gouvernances dédiées au suivi et à l’évaluation. Le comité de gouvernance aura pour mission d’assurer le pilotage général, le portage des différents projets et le reporting. Il se chargera également d’élaborer et de mettre en place des actions concrètes pour l’atteinte des objectifs fixés.

Cela nécessite la nomination d’un chef de projet légitime au sein de l’équipe et d’un élu référent ayant un mandat fort. Ce dernier doit être capable d’amener les autres acteurs à participer à l’élaboration et la mise en place de solutions innovantes. 

L’enjeu ici est d’associer des acteurs à différents niveaux aux projets communs et conjoints. Il est donc impératif d’adapter de nouvelles méthodes de travail pour réussir à faire travailler ensemble des services habitués à travailler « en silo ». Ces projets vont de l’optimisation des dépenses énergétiques à la recherche de l’autonomisation des bâtiments. 

L’équipe chargée de la gouvernance doit donc mener des actions pédagogiques fortes, de formation et d’explication pour amener les acteurs concernés à des changements de comportement. 

5. La certification ISO 50001

Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, l’obtention de la certification ISO 50001 apportera plus de visibilité à vos efforts pour optimiser la performance énergétique de votre ville. En effet, la norme ISO 50001 est un véritable outil d’aide au pilotage de la performance énergétique. 

Elle propose une méthodologie pour mettre en place un système de management de l’énergie efficace. Elle vous donne ainsi les clés pour développer une culture de la performance énergétique dans l’ensemble de votre entreprise, maison ou logement. Concrètement, vous devez :

• Identifier les principaux postes de dépenses énergétiques
• Mettre en place des indicateurs de performance énergétique (IPE)
• Elaborer une politique énergétique en vue d’une utilisation efficace
• Réaliser un diagnostic des performances énergétiques (DPE) pour relever les problèmes liés à la consommation de l’énergie
• Prendre des décisions pour corriger les problèmes lors d’un audit énergétique
• Mesurer les résultats pour apprécier l’efficacité de la politique
• Impliquer l’ensemble du personnel.

Vous pouvez demander votre certification auprès d’organismes agréés tels que Socotec, Dekra, Apave, Afnor…, pour attester de la conformité de vos actions avec la norme. Vous pouvez également bénéficier du programme de subvention PRO SMEn en obtenant la certification ISO 50001 avant le 1er octobre 2022. Cette prime permet de financer l’ensemble du processus d’obtention de la certification.

6. Mettre en place une revue énergétique des bâtiments

La revue énergétique est une étape incontournable du SME. Elle consiste en la détermination de la performance énergétique des bâtiments à partir de données de consommation et d’autres informations. Cette analyse permet d’identifier les opportunités d’amélioration de l’efficacité énergétique du site en général. Plus concrètement, vous devez :

• Identifier les usages et les consommations énergétiques sur le site
• Analyser les données pour déterminer chaque usage énergétique
• Identifier les usages significatifs en procédant par une cotation des usages ou en utilisant une autre méthode
• Identifier les meilleures opportunités d’amélioration de la performance énergétique

La mise en place d’une revue énergétique des bâtiments vous permettra de définir vos cibles, vos objectifs ainsi que les actions à mener pour optimiser la performance énergétique de vos bâtiments. Mais il ne suffit pas de la mettre en place. La norme ISO 50001 recommande de procéder régulièrement à sa mise à jour dans l’optique d’améliorer la politique énergétique du site. 

C’est également l’occasion d’améliorer les indicateurs de performance énergétique et d’y intégrer les énergies renouvelables.

7. Proposer un plan d’action 

La revue des bâtiments prend en compte l’état général, les consommations, les équipements, les usages et tout ce qui influence la performance énergétique du site. Les données recueillies seront ensuite exploitées pour établir une situation de référence qui servira de base pour des préconisations. 

Tout cela doit conduire à la construction d’un plan d’action en fonction de vos objectifs. Il s’agit d’une feuille de route qui doit comporter les actions concrètes à mettre en place (travaux, sensibilisation, formation…) ainsi que leur échelonnement dans le temps. Cela implique inévitablement la mobilisation de ressources humaines, techniques et financières. 

Il faudra donc cibler dans un premier temps des objectifs à court terme requérant peu d’investissement et n’impliquant pas de grands travaux. Puis des objectifs à long terme concernant les pôles nécessitant des opérations plus complexes et qui requièrent des investissements plus importants. 

8. Mettre en place les actions

Une fois le plan d’action élaboré, vous devez mettre en place les actions prévues. Les différentes opérations doivent être mises en œuvre dans le respect des prescriptions de la norme ISO 50001. Les travaux doivent permettre de réduire au maximum la consommation énergétique des bâtiments tout en garantissant un bon confort d’exploitation.

Il peut s’agir d’améliorer votre éclairage, de reprendre votre isolation ou encore d’installer des panneaux photovoltaïques. Il faudra également communiquer en interne pour impliquer toutes les équipes dans la démarche d’optimisation de la performance énergétique du site en particulier et de la ville en général.

Dans la pratique, une ville peut être assimilée à un ensemble de bâtiments. Chacun des acteurs à différents niveaux (industries, maisons, administrations…) a donc un rôle à jouer dans l’amélioration de la consommation énergétique de la ville. 

En interne, chaque dirigeant doit mettre en application les bonnes pratiques que nous venons de voir pour apporter sa pierre à l’édifice. C’est la base d’une ville énergétiquement performante.