Le développement de l’immotique, ou smart building, vise à optimiser la performance énergétique et le confort des bâtiments. Dans ce contexte, la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) s’impose comme une technologie incontournable. Une GTB est un système connecté à des automates et capteurs permettant la collecte d’informations, et, pour les solutions les plus avancées, le pilotage à distance d’installations (éclairage, température, ventilation, eau chaude sanitaire, etc.).

L’entrée progressive en vigueur du décret BACS (Building Automation and Control Systems) en France impose des exigences spécifiques pour les systèmes de GTB. Fondé sur la norme NF EN ISO 52120-1, publiée en 2022 par l’ISO et validée par l’AFNOR, ce décret classe les systèmes de GTB en plusieurs catégories selon leurs performances énergétiques et leur complexité.

Qu’est-ce que le Décret BACS ?

Le décret BACS vise à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments en établissant des exigences minimales pour les systèmes de gestion technique. Il s’inscrit dans la continuité du décret tertiaire et couvre la surveillance, le contrôle et l’automatisation des équipements techniques. Les systèmes de GTB sont classés en quatre catégories (A, B, C et D), chacune correspondant à un niveau de performance et de complexité.

Dates d’entrée en vigueur et puissances des installations

Depuis le 1er janvier 2020, le décret s’applique aux constructions neuves et aux rénovations importantes. D’ici 2027, il concernera également tous les bâtiments tertiaires équipés de systèmes de chauffage ou de ventilation d’une puissance supérieure à 70 kW.

Classes de GTB Compatibles avec le Décret BACS

Le décret définit quatre classes de GTB (A, B, C et D), mais seules les classes A, B et C sont conformes. Ces systèmes visent à réguler des variables comme le chauffage, l’eau chaude sanitaire, la climatisation et l’éclairage.

Classe A : Fonctionnalités Avancées

Les systèmes de classe A garantissent une gestion énergétique avancée et des économies d’énergie significatives (20 à 30 % selon l’ADEME). Ils permettent un pilotage automatique et à distance, une compatibilité étendue avec les IoT, et une analyse en temps réel pour détecter rapidement les dérives. Toutefois, ces systèmes nécessitent un investissement initial élevé (20 à 30 % supérieur à celui des systèmes de classe B selon la FEDENE) et des compétences techniques avancées pour leur mise en œuvre.

Classe B : Équilibre entre Coût et Performance

Les systèmes de classe B offrent un bon compromis entre coût et performance, avec une réduction énergétique estimée à 10 à 20 %. Modulaires, ils permettent une mise à niveau progressive et une intégration facile avec les équipements existants. Cependant, ils n’offrent pas toutes les fonctionnalités avancées des systèmes de classe A.

Classe C : Simplicité et Accessibilité

Idéaux pour les petits bâtiments ou ceux avec des budgets limités, les systèmes de classe C sont simples à mettre en œuvre et moins coûteux à installer. Ils offrent cependant des fonctionnalités limitées, avec une efficacité énergétique réduite (5 à 10 % selon l’ADEME) et nécessitent davantage d’interventions humaines.

Financements pour la Mise en Place d’une GTB

La mise en œuvre d’une GTB peut être financée via le mécanisme des CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) selon la fiche BAT-TH-116. Ce financement est accessible pour :

• Les GTB neuves de classe A ou B
• L’optimisation de GTB de classe C existantes.

Les bâtiments éligibles comprennent les établissements administratifs, d’enseignement, de santé, ainsi que les commerces, hôtels et restaurants. Le système doit couvrir au minimum le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire.

Conclusion

Le décret BACS impose des normes exigeantes pour moderniser la gestion technique des bâtiments tout en favorisant une efficacité énergétique optimale. Les GTB, qu’elles soient de classe A, B ou C, doivent remplir un ensemble de critères :

• Suivi et ajustement des données de consommation et des variables relevées
• Mise en place de seuils pour ajuster les performances
• Interopérabilité avec les systèmes du bâtiment (CTA, chaufferie, etc.)
• Arrêt manuel possible.

Le choix de la classe de GTB dépendra des objectifs énergétiques, des besoins spécifiques et du budget du bâtiment. Le financement via les CEE permet d’accompagner les gestionnaires et responsables énergie dans cette transition avec sérénité.

Pour en savoir plus sur les exigences du Decret Bacs téléchargez notre livre blanc gratuit