Comment concilier performance énergétique et performance d’entreprise ?

Longtemps, la mesure de la performance d’une entreprise se limitait aux indicateurs financiers. 

L’avènement de la RSE témoigne de la pertinence de critères extra-financiers pour évaluer une entreprise, que ce soit dans ses interactions avec ses parties prenantes ou son impact sur l’environnement.

On aurait tort cependant d’opposer les deux volets. L’amélioration des performances RSE est aussi un formidable levier de croissance. 

En particulier, dans un contexte de transition énergétique, il est tout à fait possible d’améliorer la croissance d’une entreprise en réduisant sa consommation énergétique. La performance énergétique est même un moyen d’optimiser la performance d’entreprise.

En effet, améliorer sa performance énergétique revient à réduire ses consommations d’énergie, et donc sa facture énergétique, sans affecter son niveau d’activité. Cela signifie que l’entreprise produit autant de valeur en dépensant moins. Par conséquent, elle gagne en compétitivité et en rentabilité.

Dans cet article, nous avons listé les différents moyens de mettre la performance énergétique au service de la performance d’entreprise.

La réglementation environnementale et l’exigence des projets d’infrastructures

Le développement d’une réglementation en faveur de la transition énergétique

La prise en compte croissante des enjeux climatiques s’est traduite par le développement d’une réglementation environnementale à l’échelle globale, européenne et nationale. 

Les accords globaux, comme la COP21, fixent aux Etats des objectifs en matière de transition énergétique. A leur tour, ces objectifs ont été transposés dans la réglementation française et déclinés à l’ensemble des secteurs d’activité. 

La transition énergétique repose sur deux grands axes :

  • Le remplacement progressif des énergies fossiles par des énergies renouvelables
  • L’amélioration de la performance énergétique

En France, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte fixe des objectifs chiffrés :

  • Réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 et diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050
  • Réduire de 50% la consommation énergétique finale en 2050 par rapport à 2012 avec un objectif intermédiaire de 20 % en 2030
  • Diminuer de 30% la consommation primaire d’énergies fossiles en 2030 par rapport à 2012
  • Passer la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation finale brute d’énergie en 2030
  • Atteindre un niveau de performance énergétique conforme aux normes « bâtiment basse consommation » pour l’ensemble du parc de logements à l’horizon 2050

Pour atteindre ces objectifs, le secteur du bâtiment tertiaire fait l’objet d’une réglementation spécifique : le Décret Tertiaire. Ce décret oblige les propriétaires et locataires de bâtiments tertiaires à réduire leurs consommations d’énergie selon des seuils définis : 

  • 40% réduction en 2030
  • 50% en 2040
  • 60% en 2050

En complément, le décret BACS oblige les propriétaires de bâtiments tertiaires à s’équiper d’un système d’automatisation et de contrôle du bâtiment d’ici 2025.

Comment repenser les infrastructures de l’entreprise au regard de ces nouveaux enjeux ?

Les nouvelles exigences réglementaires invitent les entreprises à repenser leurs infrastructures, notamment au niveau de leur parc immobilier. 

Pour atteindre les objectifs fixés par la loi, les acteurs économiques doivent mener des actions pour optimiser l’efficacité énergétique de leur parc :

  • Rénovation énergétique des bâtiments
  • Contrôle et optimisation des consommations d’énergie et de l’efficacité énergétique

Pour ce faire, il convient d’identifier les sites et les équipements énergivores et de mettre en place des plans d’actions pour améliorer leurs performances. 

De ce point de vue, la transition écologique passe aussi par une transition vers le smart building afin d’appuyer ces optimisations sur une analyse circonstanciée des données bâtimentaires. Ainsi, la performance énergétique sera aussi source d’économies et contribuera à la performance globale de l’entreprise.

La contribution des entreprises à la transition écologique et en particulier à l’innovation verte

La transition écologique et la recherche d’une croissance verte nécessitent le développement de nouveaux produits, procédés et technologies. Or, ce sont les entreprises qui portent cette dynamique d’innovation verte, avec le soutien des pouvoirs publics.

A première vue, l’innovation verte peut être considérée comme une source de dépenses pour les entreprises. Néanmoins, l’investissement est bien de nature à booster durablement les performances de l’entreprise.

En effet, à mesure que l’urgence climatique grandit, les réglementations sont amenées à se renforcer. Les entreprises qui auront une longueur d’avance sur leurs concurrents en termes d’innovation verte bénéficieront ainsi d’un avantage compétitif important. C’est d’autant plus vrai que les consommateurs eux-mêmes intègrent de manière croissante les composantes RSE dans leurs décisions d’achat.

La décarbonation du secteur industriel nécessite de nouveaux procédés, par exemple pour chauffer l’acier à très haute température autrement qu’avec des énergies fossiles. Les investissements nécessaires pour développer ces procédés constituent un levier de compétitivité pour le futur. A court terme, cependant, ils doivent s’inscrire dans une politique globale d’innovation portée par les pouvoirs publics.

La responsabilité écologique des entreprises et la mobilisation des salariés

Le poids grandissant de la responsabilité environnementale et sociétale des entreprises (RSE) montre que le succès d’une entreprise se mesure aussi avec d’autres critères que ses performances économiques et financières.

En effet, la RSE devient un critère important pour plusieurs parties prenantes de l’entreprise :

  • Les clients
  • Les investisseurs
  • Les collaborateurs de l’entreprise

Une entreprise qui ne tiendrait pas compte de cette nouvelle donne risquerait donc d’être pénalisée à différents niveaux. La responsabilité écologique est désormais claire. Dans ses agissements et ses relations, l’entreprise est désormais tenue de s’emparer de ces enjeux. 

Par exemple, les entreprises cotées en bourse, les entreprises comptant plus de 500 employés ou générant un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros sont obligées de publier un reporting RSE. Ce reporting, au-delà de l’obligation réglementaire, invite les entreprises à mesurer leurs performances, notamment sur le plan énergétique, et à les optimiser en continu.

Par ailleurs, la responsabilité écologique des entreprises passe par la mobilisation des collaborateurs. En interne, les salariés doivent être les garants des engagements pris par les organisations. La RSE est aussi une façon d’attirer de nouveaux talents dans une logique de marque employeur et de fidéliser ses salariés autour de valeurs partagées.

Des études sur l’impact et les coûts des projets accessibles au public

Les projets susceptibles d’avoir un impact significatif sur l’environnement sont soumis à une évaluation environnementale. Le tableau annexé à l’article R122-2 du Code de l’environnement précise les typologies de projets concernés.

L’évaluation environnementale vise à éclairer le porteur de projet, l’administration et le public sur l’impact d’un projet sur l’environnement et la santé humaine. Elle tient compte des risques potentiels et permet d’analyser et justifier les choix réalisés au regard des enjeux identifiés.

A chaque étape de la démarche, le porteur de projet a obligation de rendre compte au public et de mettre les éléments à disposition. Le rapport d’évaluation environnementale est aussi appelé « étude d’impact ». Cette étude détaille notamment les risques identifiés et les plans d’actions mis en œuvre pour éviter ou réduire ces risques. Elle présente également le coût des mesures prévues. 

La constitution de ce rapport offre ainsi, en amont d’un projet, une vue d’ensemble sur les moyens de concilier la performance économique du projet et la performance énergétique et environnementale.

La digitalisation de la donnée au service de la performance

Pour combiner performance énergétique et performance d’entreprise, la maîtrise des données est un enjeu central. En effet, il convient de :

  • Mesurer précisément ses consommations d’énergie
  • Identifier les gisements d’économies d’énergie
  • Prévoir les économies attendues selon différents scénarios et plans d’actions

Par conséquent, la diversité et la finesse des données collectées en amont et, ensuite, la capacité à les croiser et les analyser pour leur donner du sens deviennent des facteurs-clés de succès. 

En utilisant une solution de data intelligence comme la plateforme Energisme, vous pouvez suivre vos performances énergétiques, notamment du point de vue réglementaire. Mais vous êtes aussi en mesure d’exploiter la donnée pour prévoir l’impact économique de vos actions d’efficacité énergétique.

Enfin, vous avez la possibilité de mettre en forme la donnée et de créer des rapports diffusables au public, dans le cadre d’une étude d’impact, et/ou aux parties prenantes de l’entreprise, par exemple dans le contexte de votre démarche RSE.

La donnée vous donne des leviers d’action supplémentaires mais elle facilite également une communication précise et documentée en interne comme vers l’extérieur.

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